Les premières formes de médecine chinoise accordaient une grande importance au sang et à l’oxygène dans la guérison. Elles reconnaissaient que la santé dépend de la bonne circulation sanguine et de l’oxygénation des tissus.

Toutefois, avec l’essor du taoïsme, ces bases médicales ont été progressivement remplacées par une vision cosmologique et mystique du Qi.

Plutôt que de se concentrer sur des aspects physiologiques concrets, le Qi a été redéfini comme une "énergie vitale universelle" et intégré à la doctrine du Yin-Yang. Cette transformation a conduit à une approche où la maladie est perçue comme un déséquilibre énergétique, nécessitant des ajustements à travers diverses pratiques, notamment l’acupuncture et le massage, censés rétablir l’équilibre du Yin et du Yang.

Cette évolution explique pourquoi, depuis environ 2 500 ans, la MTC s’appuie presque exclusivement sur des concepts taoïstes.

Le symbole du taoïsme, représentant le flux du Yin (partie sombre) et du Yang (partie claire), illustre cette croyance selon laquelle l’univers est régi par ces deux forces opposées. Cependant, en tant que chrétiens, nous savons que la vie et l’ordre du monde ne sont pas déterminés par des forces impersonnelles, mais par Dieu, le Créateur souverain.

De nos jours, il est presque impossible de trouver une école de médecine chinoise qui n’enseigne pas la MTC sous l’angle du Yin-Yang et du Qi. Les universités les plus renommées en Chine, comme celles de Pékin et de Guangzhou, fondent leur programme sur ces concepts.

Cette approche est également adoptée dans d’autres pays, notamment à Hong Kong, Singapour et aux États-Unis. Certains praticiens, bien qu’ils ne mentionnent pas explicitement le Qi ou le Yin-Yang dans leurs traitements, suivent néanmoins ces principes dans leur formation et leur pratique.

Après la vidéo du mois passé, certains ont demandé pourquoi toute la MTC est associée aux principes du Yin-Yang et du Qi.

La réponse est simple : par définition, c’est ce qui constitue le socle même de la MTC. Ainsi, il est crucial de bien discerner les pratiques qui relèvent d’un savoir médical objectif de celles qui reposent sur une vision spirituelle incompatible avec la foi chrétienne.

Dès lors, un chrétien peut-il recourir aux massages, à l’acupuncture ou aux tisanes chinoises comme le "liang teh" ?

Il est important de ne pas rejeter systématiquement tout ce qui est issu d’une autre culture sous prétexte qu’il y a des influences religieuses dans son histoire.

Par exemple, le fait que certaines traditions considèrent la vache comme sacrée ne signifie pas que les chrétiens doivent s’abstenir de consommer du bœuf.

Cependant, quelques principes doivent guider notre discernement :

✔️ Rejeter toute forme de superstition. Toute pratique impliquant des rituels ou des croyances spirituelles incompatibles avec la foi chrétienne doit être écartée.

✔️ Ne pas adopter la vision taoïste du Qi et du Yin-Yang. Un chrétien ne doit pas intégrer ces concepts dans sa compréhension de la santé et du bien-être.

✔️ Reconnaître Dieu comme la seule source de vie et de guérison. Les plantes médicinales et les méthodes thérapeutiques naturelles ne tirent pas leur efficacité d’un quelconque "équilibre énergétique", mais des propriétés que Dieu leur a conférées.

L’acupuncture s’appuie sur une vision du monde et une philosophie qui s’opposent aux enseignements bibliques. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que sa pratique en elle-même est contraire à la Bible.

De nombreuses personnes ont trouvé un soulagement à leurs douleurs grâce à l’acupuncture, après l’échec d’autres traitements. D’ailleurs, la communauté médicale reconnaît de plus en plus ses effets bénéfiques dans certains cas.

Un chrétien peut donc envisager cette pratique, à condition de la dissocier de son arrière-plan spirituel et de la considérer uniquement sous son aspect mécanique et biologique. Ce qui importe avant tout, c’est d’éviter toute pratique pouvant entraîner un lien spirituel avec des croyances contraires à la vérité biblique.

L’ignorance du mal représente un danger : plus nous explorons les origines des philosophies et pratiques orientales, plus nous constatons qu’elles sont profondément enracinées dans la superstition, l’occultisme et des doctrines en opposition avec la Parole de Dieu.

Cela signifie-t-il qu’un non-chrétien ne peut pas découvrir un traitement médical efficace ? Bien sûr que non ! La médecine occidentale elle-même repose sur des découvertes faites par des personnes qui n’étaient pas nécessairement chrétiennes, tout comme les inventeurs de l’acupuncture.

Ainsi les massages et les aiguilles stimulent la circulation sanguine et déclenchent des mécanismes naturels de guérison dans le corps, sans qu'il soit nécessaire d’y associer une quelconque manipulation du Qi.

De la même manière, il est possible d’utiliser certaines herbes mais en gardant à l’esprit que leur efficacité repose sur des explications physiologiques et non sur des forces mystiques.

Les chrétiens peuvent donc consommer des boissons médicinales chinoises (pharmacopée), à condition de ne pas attribuer leurs bienfaits à un prétendu "équilibre Yin-Yang". Beaucoup d’herbes possèdent des propriétés anti-inflammatoires ou fortifiantes, et leur efficacité repose sur des processus biologiques naturels, non sur une interaction avec des forces cosmiques.

Tout comme nous avons appris à remplacer l’expression "avoir de la chance" par "Dieu merci", nous pouvons prendre l’habitude de voir ces bienfaits comme une grâce de Dieu plutôt que comme un rééquilibrage énergétique.

Comme nous y exhorte l’apôtre Paul, renouvelons notre intelligence (Romains 12:2) et recevons ces bienfaits avec reconnaissance envers Dieu : "Le Dieu vivant… nous donne richement toutes choses dont nous pouvons jouir" (1 Timothée 6:17).

En fin de compte, soyons vigilants, mais ne rejetons pas ce que Dieu a permis pour notre bien-être, tant que nous le faisons avec discernement et foi.